Lors d’un rachat d’entreprise, le sort des salariés préoccupe de nombreux actifs. Vous cherchez à comprendre si un licenciement dans ce contexte donne droit à une indemnité et comment celle-ci est calculée ? La règle générale veut que vos droits soient préservés, mais des nuances importantes existent selon les circonstances du licenciement. Voici toutes les réponses à vos questions pour anticiper au mieux un changement de situation.
Droits des salariés lors du rachat d’une entreprise

Que se passe-t-il pour les salariés quand leur société change de main ? L’incertitude est courante, notamment sur la préservation des droits et les éventuelles indemnités en cas de licenciement. Le droit français protège les salariés dans ces situations de transfert d’entreprise.
Votre contrat de travail est-il protégé pendant la reprise de société ?
En règle générale, lors d’un rachat, l’ensemble des contrats de travail sont automatiquement transférés au nouvel employeur. Cette protection résulte de l’article L1224-1 du Code du travail qui prévoit le transfert automatique des contrats en cas de modification dans la situation juridique de l’employeur. Votre ancienneté, votre salaire et vos avantages acquis sont donc préservés. Par exemple, si vous avez 8 ans d’ancienneté chez votre ancien employeur, cette durée est intégralement conservée chez le repreneur.
Le nouvel employeur peut-il mettre fin au contrat après la reprise ?
L’employeur repreneur a la possibilité de licencier, mais uniquement pour des motifs économiques ou personnels prévus par le Code du travail. Les salariés ne peuvent donc être licenciés uniquement en raison du rachat. Cependant, le repreneur peut invoquer des difficultés économiques liées à la restructuration ou des fautes personnelles selon les règles habituelles. Un licenciement motivé uniquement par le changement de propriétaire serait considéré comme abusif.
Indemnités de licenciement en cas de rachat d’entreprise

Lorsqu’un licenciement intervient après une fusion ou une acquisition, le salarié peut s’interroger sur l’indemnité de licenciement et ses modalités. Le calcul dépend de votre ancienneté totale (incluant celle chez l’ancien employeur) et du contexte du licenciement.
Comment calcule-t-on l’indemnité lors d’une rupture après rachat ?
L’indemnité légale dépend de l’ancienneté, du salaire de référence, et du motif du licenciement. Le calcul suit les règles standard :
| Ancienneté | Indemnité légale |
|---|---|
| Moins de 8 mois | Aucune indemnité |
| 8 mois à 10 ans | 1/4 de mois par année |
| Plus de 10 ans | 1/4 de mois + 1/3 de mois au-delà de 10 ans |
Votre ancienneté totale (ancien + nouveau employeur) est prise en compte. Si vous aviez 6 ans chez l’ancien employeur et 2 ans chez le repreneur avant le licenciement, vous cumulez 8 ans d’ancienneté pour le calcul.
Quelles différences entre licenciement économique et licenciement personnel dans ce contexte ?
Un licenciement économique lié au rachat ouvre droit à des mesures d’accompagnement spécifiques comme le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) et peut parfois donner lieu à une indemnité majorée selon la convention collective. À l’inverse, un licenciement personnel obéit au régime standard et n’implique pas forcément un avantage supplémentaire. Dans les deux cas, l’indemnité légale reste due si vous avez au moins 8 mois d’ancienneté.
Indemnité supra-légale : existe-t-il des cas où elle est versée après une acquisition ?
Dans certains rachats, des négociations collectives ou des accords de groupe prévoient des indemnisations supérieures au minimum légal. Ces indemnités supra-légales concernent souvent les salariés ayant une longue ancienneté ou occupant des postes sensibles pour l’activité. Par exemple, certains plans de sauvegarde de l’emploi prévoient des indemnités équivalent à 6 mois de salaire pour les cadres seniors. Ces accords peuvent également inclure des mesures d’âge pour les salariés proches de la retraite.
Démarches à suivre et points de vigilance pour les salariés concernés
L’annonce d’un licenciement après rachat est un moment clé. Il est conseillé d’être attentif à ses droits et d’engager les démarches nécessaires pour ne pas perdre d’avantages acquis.
Pouvez-vous contester le motif ou le montant de l’indemnité proposé ?
Vous pouvez saisir les représentants du personnel ou le conseil de prud’hommes si l’indemnité vous semble inférieure à celle prévue ou si le motif du licenciement vous paraît abusif. Vérifiez notamment que votre ancienneté totale a bien été prise en compte et que la convention collective applicable a été respectée. Un accompagnement juridique peut s’avérer utile, notamment via les syndicats ou les associations de défense des salariés.
Quelles démarches administratives pour faire valoir ses droits après une fusion ?
Préparez tous les documents relatifs à votre ancienneté et à votre contrat de travail avant de signer tout accord ou solde de tout compte. Rassemblez vos bulletins de paie, votre contrat de travail initial et tout avenant. Cela facilitera la négociation ou la contestation auprès du nouvel employeur. N’hésitez pas à demander une attestation d’ancienneté détaillée mentionnant la continuité de votre contrat lors du transfert.
Aides et accompagnement pour rebondir après un licenciement suite à rachat
Des dispositifs comme le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ou l’accompagnement Pôle emploi aident les salariés licenciés après une reprise. Le CSP vous permet de bénéficier d’un accompagnement renforcé pendant 12 mois avec maintien de 75% de votre salaire de référence. Renseignez-vous rapidement auprès de Pôle emploi pour garantir une indemnisation optimale et un soutien efficace dans vos démarches de reconversion ou de recherche d’emploi.
En conclusion, un rachat d’entreprise ne supprime pas vos droits à indemnisation en cas de licenciement. Votre ancienneté est préservée et les règles habituelles s’appliquent, avec parfois des avantages supplémentaires selon les accords négociés. Restez vigilant sur le calcul de votre indemnité et n’hésitez pas à faire valoir vos droits si nécessaire.






